Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/427

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ges de souplesse et de courage. — Chacun peut multiplier à l’infini ces exemples. —

Moi je soutiens que les animaux doivent entrer pour beaucoup dans l’éducation de l’homme. Je soutiens qu’ils ont plus de force, de fierté, de grâce et d’affection que les maîtres d’étude. Eux du moins n’apprendront jamais aux malheureux enfants à souiller leur corps, à dégrader leur âme, les seuls résultats obtenus, dans les collèges, par l’excellent système de la très illustre université de France.

Les papas très-bien savent cela comme moi ; mais ils sont paresseux, coutumiers, routiniers, peureux, esclaves, sans idées, sans humanité, sans ressources. Ils riront de mes observations utopiques, et de plus belle confieront leurs petits phénomènes, leurs plus chères espérances, à MM. des pensions et des séminaires qui les leur rendront ornés de couronnes de chêne, mais sans cœur, sans souffle, sans originalité, assez idiots, assez laids, assez corrompus, assez hypocrites pour faire des bourgeois !


VII


Douze heures sonnent au clocher de Notre-Dame des Douleurs, ce vieux couvent si sombre au temps des moines, si brillant aujourd’hui qu’il sert de phare à la marine. On dirait l’âme glacée de la Madone catholique se levant du tombeau