nous passerons sur les tremblements de terre, les révolutions, les guerres et les déluges qui rempliront bientôt les hommes d’épouvante.
10 Le Devoir, c’est la mort ; et le Droit, c’est la vie. Le Travail qui nous plaît, c’est notre liberté. L’Intérêt, c’est le mal ; l’Amour, c’est le salut.
Le Travail, l’Amour, la Liberté nous porteront bonheur !
Vous êtes plus dans le présent, je suis plus dans l’avenir. Vous avez encore un pied sur le sol d’Occident, moi j’ai pressé mon vol jusqu’aux nuages de pourpre où le soleil se lève. Vous ne désespérez pas encore de toutes choses, moi j’espère déjà beaucoup de quelques songes. Vous faites infiniment de bien comme médecin et propriétaire, je ne fais plus trop de mal comme anarchiste et guérisseur naturel.
Et qu’importe d’ailleurs ? Que sont nos pauvres pensées dans le tourbillon des temps et des univers ? Le fleuve s’arrête-t-il devant le brin d’herbe que la fourmi dépose sur sa rive agitée ? La foudre épargne-t-elle les églises dont les langues de bronze se lamentent pendant l’orage ?
Discutons, raisonnons, méditons : c’est notre droit, notre vie, le feu sacré de nos intelligences. Mais ne confondons point la Force avec l’Idée ; ne méconnaissons pas l’action des puissances plus éternelles et plus vastes que nous.
Et quand la grande batteuse en grange, la Révolution, qui sépare l’ivraie du bon grain, recom-