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l’essence de ma vie : communiez avec moi ! »

— « Ô la fée de nos rêves, la belle aux longs baisers, lui répondent les hommes, nous aimons l’évoquer le matin et le soir ! Alors nous pressons dans nos bras assouplis ton image si chère ; nous nous endormons, nous nous éveillons, aspirant ton haleine ! Jamais ton amour n’est fatal à notre destinée, jamais tu ne verses en nos cœurs ni regrets, ni tristesse, tu répands sur nos jours d’ineffables délices. Nous n’adorons que toi ! »

Et cette Divinité pleine de grâce, la seule devant laquelle l’Homme tout-puissant fléchira le genou, cet être supérieur à tout 275 ce qui respire, ce sera la Femme plus frêle, plus mignonne, plus éthérée mille fois qu’elle ne l’est aujourd’hui ! — Magnificat !


VIII


Sur des places entourées de grands arbres à fruits, de pavillons et de colonnes, tous les marchands du monde ont étalé des produits magnifiques.

Voici les lingots d’Australie, les pierres précieuses de Lahore, l’argent et la cire d’Espagne, les superbes cachemires de l’Inde florissante, les fourrures de Russie, le thé, les porcelaines, les mosaïques de la Chine accessible à tous les vaisseaux. — Voilà les gracieux ouvrages de bois que sculptent durant les longs hivers les bûcherons de la Forêt-Noire, les montagnards de Suisse et de