Moi je n’ai besoin pour me prononcer sur pareilles matières ni des articles du code, ni des jérémiades des avocats, ni de leurs dossiers poudreux ; il ne me faut qu’une ligne du livre de Marie Capelle pour la glorifier. Car je ne veux juger que par les lois d’amour !
Rie de moi qui voudra…
Je suppose un instant que je sois juré et que je me reconnaisse la faculté de condamner ou d’absoudre quelqu’un[1].
375 Je suppose de plus qu’il me soit prouvé d’une manière irréfutable que madame Lafarge ait empoisonné son mari !
… Que vais-je faire ?
Je me prononce et dis : j’acquitte cette femme ; elle n’est pas coupable ; elle a frappé suivant son droit ; elle a bien fait, elle a courageusement fait. Car je ne reconnais qu’un droit, celui de vivre. Et Marie Capelle ne l’avait pas.
Qu’on ne vienne pas me dire qu’on lui donnait
- ↑ En ce qui me touche, cette supposition est entièrement gratuite. Je n’ai pas besoin de dire que je nie ce droit à qui que ce soit, et dans tous les cas ; — que, suivant moi, ceux qui l’exercent se rendent complices de la violence des majorités ; — qu’ils le font à leurs risques et périls ; et qu’un jour ou l’autre terrible justice sera faite de tous les hommes atteints de la monomanie de juger les autres, — Je développerai ce paradoxe en son lieu.