Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/184

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tes de pluie qui tremblent sur les herbes. La fauvette chante dans la haie fleurie.

… Le jour de colère est passé !


Sèche les pleurs de tes pauvres yeux, ma grande amie ! Parfume tes cheveux que détressa la haine, laisse au bonheur tes joues pâlies ! Et baise-moi, baise-moi des baisers de ta bouche !

Te voilà belle ainsi, de cette beauté suprême qui n’est pas de la terre ! Monte, monte dans les sphères étoilées ; tu seras portée sur les nuages d’azur ; les petits oiseaux, les papillons de pourpre, les perles du myosotis et mon âme haletante s’envoleront avec toi !

Et les hommes qui te méprisaient seront embrasés de ton divin amour !

… Le jour de colère est passé !


Tu revivras, ô femme ! parce que tu as beaucoup aimé, beaucoup souffert ; parce que tu n’as pas désespéré de la Justice ; parce que tu ne t’es pas abandonnée quand tous doutaient de toi !

384 Tu revivras parce que tu as brûlé, meurtri ton corps pour rafraîchir ton âme, pour sauver ta pensée ; parce que tu as sacrifié le Présent à l’Avenir, la Santé à la Gloire !

Tu revivras. Tu auras des ailes de saphir, une haleine embaumée. Et je te verrai, le matin, raser de ton vol les prés humides et te pencher, le soir, sur l’arête des flots. Et je trouverai le repos dans