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et la nuit ; douleur qui ne peut venir jusqu’à moi qu’après avoir parcouru le cercle nombreux de ses parents, de ses amis, de tous ceux qui le connurent.


Heureux les morts qu’on pleure ! Il en est tant qu’on roule tout vifs dans le suaire de l’oubli ! !

Heureux ceux qui meurent avant que la malveillance des hommes ait blanchi leurs cheveux ! Il en est tant que la peine vieillit avant l’âge ! !

Heureux ceux qui passent vite sur cette terre ! Rien n’est la vie qu’une éternelle préparation ! !

Les morts reviennent. Les morts prieront pour nous ! !


XI

VICTOR HENNEQUIN.

LE CIEL SUR TERRE.


La Chair deviendra Parole, l’Homme de-
viendra Dieu. J’affirme cela dès la présente
année 1855.


410 I. — On dit que l’oiseau de Vénus, le cygne voluptueux, pleure son chant suprême quand il sent passer le couteau du sacrifice sur les blanches plumes de son cou.

On dit que huit mois après sa mort, le grand Italien exilé, le sublime poète, Dante Alighieri, reparut au milieu de ses disciples. Il était resplen-