Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/34

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l’affirmer avec quelque degré d’assurance, qu’il avait passé ses dernières années à Jersey ou à Guernesey. On peut accorder tout cela — mais dans le domaine de la pleine hypothèse — en conjecturant qu’en décembre 1855 il serait allé à Londres pour surveiller l’impression du second volume des Jours d’Exil, qui est plus correctement imprimé que le premier ; qu’après l’hiver, le continent lui restant interdit, il se serait fixé à Jersey ; mais qu’en 1859, quand l’Italie s’ouvrit enfin à un souffle plus libéral ou peut-être déjà plus tôt, il serait allé vivre en Italie.

Je ne sais si c’est à cette période que se rapportent les paroles d’un homme qui n’a pu suivre sa carrière que de loin et avec qui je n’ai pas pu discuter la chronologie des faits : « D’Angleterre, écrit-il, il était passé dans le Piémont, où il avait commencé son ouvrage, mais la police impériale, qui le pourchassait, avait organisé autour de sa demeure un charivari, qui se renouvelait chaque nuit pour empêcher tout repos et tout travail. Il a quitté l’Italie pour s’installer à Genève… » On peut bien se figurer qu’un neurasthénique ait pour de telles raisons, vraies ou imaginaires, subitement pris la résolution d’aller habiter un autre pays ; mais rien n’autorise une affirmation plus positive. Une fois arrivé à Genève, Cœurderoy a dû aller voir son vieil ami de 1849, F. Jannot, qui demeurait à Chêne ; et, comme il cherchait