Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

eaux thermales pleuvent en abondance à la surface du sol et se renouvellent sans cesse. Il faut que nous trouvions au sein de la terre mis à nu des produits alimentaires dont nous ne soupçonnons pas l’existence.

Il faut que l’avare Cybèle nous découvre ses richesses et nous 493 livre des secrets qu’elle ne peut plus cacher. Il faut que les océans de flamme et de lumière qu’elle recèle en ses entrailles se fraient une issue jusqu’à nous. Il faut que l’eau des mers et des rivières s’étende sur ce lit de feu, bouillonne, se volatilise en mille manières et nous révèle le mode de formation de mille gaz nouveaux[1]. Parmi ces produits de création récente, il nous faut recueillir la vapeur que nous renfermerons dans nos ballons et les étincelantes clartés qui remplaceront les pâles éclairages employés jusqu’ici. Il nous faut ravir aux éléments le feu, le feu qui ne s’éteindra plus !

Les diamants, les pierres précieuses, les perles, les coraux, l’or et l’argent vont devenir aussi communs que le caillou. Afin que le luxe qui causait nos plus grands maux fasse désormais notre bonheur et notre joie. Afin que les bijoux les plus éclatants ne soient plus portés par les plus riches et les plus laides, mais par les plus jeunes et les plus jolies, par celles qui vont ramasser des pavots dans les champs.

  1. Avant peu, les ingénieurs trouveront le moyen d’utiliser les matières ignées que crache le Vésuve.