Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome III.djvu/436

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rité, et d’aller me remettre au sein de la nature, dans la place que j’indiquerai. Car je ne voudrais pas compromettre les hommes de ce temps en les rendant complices d’une revendication pareille : je sais combien les plus indépendants de tous dépendent encore de l’opinion, de l’intérêt.

Et si quelque fonctionnaire vient demander à la personne que je sais bien pourquoi cela s’est fait de cette manière, il lui sera répondu : « Parce que cela nous a convenu. Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ? Je ne vous connais pas. Je n’ai rien à vous répondre. De quel droit me barrez-vous le chemin ? Celui qui n’est plus de la terre a pu vivre libre malgré vous, il a voulu mourir libre malgré vous aussi. Allez le chercher dans les eaux qui le promènent de rivages à rivages ! Moi j’ai fait pour lui ce qu’il a jugé bon de faire. Poursuivez-moi, si vous l’osez, vous qui ne connaissez ni le prix de la liberté, ni la religion de l’attachement ! »


… Je sais deux êtres par le monde, une femme et un homme, à qui je demanderais pareil service, et qui me le rendraient coûte que coûte. En vérité qu’importent les amitiés du monde, ses faveurs, ses honneurs, ses persécutions et ses haines à qui peut compter sur des affections semblables ? Qu’importent l’opinion, la renommée, la gloire à qui connaît les ineffables joies que donnent l’amitié et l’amour ?

545 Pouvoir, Pouvoir ! je te défie de me faire regretter jamais un seul acte de ma vie d’artiste et