Page:Cœurderoy - la Barrière du Combat.djvu/13

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La Révolution vous condamne :

Attendu que l’individualisme, l’égoïsme, comme il vous plaît de le nommer, est le mobile naturel de l’homme.

Si l’homme peut faire la société comme il l’entend, la société ne peut pas refaire l’homme. C’est donc de l’homme qu’il faut partir pour organiser la société, de la liberté pour déterminer la solidarité, du droit pour faire régner l’ordre. Dans un organisme social semblable, l’homme s’affirmant et se faisant respecter, le devoir n’a plus de raison d’être : c’est un mot à rayer du vocabulaire humain.

Écoutez-vous : « Nous avons soif d’autorité — le peuple doit avoir confiance dans une autorité quelconque — nous cherchons tous l’autorité. »

N’est-ce pas vous enfin qui venez encore dicter ses devoirs à la démocratie ?

On ne nie pas aussi effrontément le despotisme des Bonaparte et l’ambition des Mazzini !!!!!


Reprenons les dossiers.

À votre tour, MM. Louis Blanc, Pierre Leroux, Étienne Cabet et consorts. À première inspection la Révolution vous condamne :

Parce que, portant la parole au nom de la France, vous vous êtes exprimés comme des Chauvins que vous êtes.

Parce que, portant la parole au nom du socialisme, vous vous êtes exprimés comme des communistes et des propriétaires que vous êtes encore.

Nous voulons bien vous lire le motivé du jugement.

Pour vous, il n’y a qu’un peuple : le peuple frrrançais.