Page:Cœurderoy - la Barrière du Combat.djvu/12

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L’humanité, toutes les fois qu’elle est en travail d’une conception, commence par examiner tout à nouveau et par douter de tout ; puis elle nie le passé et ne s’élève que sur ses décombres à une affirmation plus en rapport avec les besoins du temps.

Étudiez-vous donc : avez-vous vos idées de vingt ans ?… Si vous les avez conservées, nous vous plaignons. L’homme qui n’a jamais rien nié, n’a jamais rien affirmé : c’est un crétin.

On ne nie pas aussi affirmativement Socrate, Jésus, Jean Huss et la Révolution de 93 !!!


La Révolution vous condamne :

Attendu que le cosmopolitisme vague dont vous parlez, c’est la solidarité entre les hommes.

Un principe est ou n’est pas. Quand il est admis, il faut l’exagérer jusqu’à ses dernières conséquences. Il faut, quand on admet la liberté, ne l’appliquer qu’à l’individu, et quand on admet la solidarité, ne l’appliquer qu’à l’humanité. Un individu ne peut, par sa chétive personnalité, compromettre l’ordre humanitaire ; une famille, une nation peuvent prendre une assez grande influence pour le mettre en péril.

Relisez-vous : sur quoi roule tout votre acte d’accusation si ce n’est sur la trop grande influence que, depuis soixante ans, la France exerce sur les destinées de l’humanité.

On ne nie pas aussi maladroitement, quand on se fait procureur général, la base sur laquelle repose l’accusation !!!!