Page:Cœurderoy - la Barrière du Combat.djvu/18

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Vous plaidez la circonstance atténuante. — Pitoyable défense ! — Une nation, dites-vous, n’est pas responsable des actes de son gouvernement. Eh quoi !… une nation qui se laisse constituer gendarme, geôlier ou bourreau des autres, n’est-elle pas complice de ceux qui la conduisent ? Qui donc paye tout cela ?

Que demain le président Bonaparte décide la guerre contre l’Angleterre, et la nation tout entière courra aux rivages de la Manche, comme elle courait en Palestine au temps des croisades.

Et vous, Messieurs, protégés par l’hospitalité anglaise, que feriez-vous ?… Nous avons plein les oreilles de vos hurlements de chaque jour, et nous rougirions de le dire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Si vous vous étiez contentés d’être Chauvins… ; mais vous avez fait plus : vous avez été communistes et propriétaires.

Vous avez renié tout ce qui fait la gloire, la force et le droit de vivre du socialisme. Vous vous inclinez encore devant tous les principes sur lesquels pivote la vieille société ; vous avez la prétention de démolir et de reconstruire, et vous travaillez tout au plus à la façon des ouvriers des ateliers nationaux, qui changeaient de place une brouettée de terre.

Reprenant le prononcé de son jugement, la Révolution vous condamne :

Parce que, niant le gouvernement de M. Bonaparte, — vous affirmez celui de M. Louis Blanc ;

Niant les religions reconnues par l’État, — vous affirmez celle de M. Pierre-Jules Leroux ;