Page:C16 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de Joseph Mercier, gérant BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/3

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J’ai demandé pour téléphoner — le téléphone était dans la même salle — un téléphone public. Ils n’ont pas voulu. J’ai dit : Venez avec moi à côté du téléphone il n’y a pas de danger que je me sauve. Ils n’ont pas voulu me permettre ça encore. Le garçon de M. Hubert Moisan a passé là et je lui ai demandé s’il voulait bien téléphoner pour moi. Nous n’avions pas de change ni l’un ni l’autre. Il dit : Ça sera plus court, je vas aller chez moi, je vas les avertir et aussitôt je reviendrai avec les papiers. De là la foule a commencé à se ramasser — ils ont fait venir les militaires et d’autres polices municipales. Là les détectives m’ont pris et ils m’ont remis aux militaires et là j’ai été conduit au poste parmi les cris de la foule. Je leur disais de me laisser — j’étais tenu, je n’étais pas capable de faire aucun mouvement. J’ai demandé aux militaires qui me tenaient : je ne suis toujours pas un bandit, je suis capable de marcher. Ils n’ont pas voulu. Une fois au Poste je ne sais pas ce qui est arrivé. Mon père est arrivé avec le papier. Ils ont pris le papier et je suis sorti, j’ai été libéré.


Q. C’est tout ce qui s’est passé ce soir là ?


R. Oui.


Q. Vous leur avez demandé la permission de téléphoner


R. Oui.