Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/10

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de la maison de Monsieur Laberge était vraiment couvert de sang sur une grande partie du parquet : un prélart ciré — et je m’aperçus vraiment que le blessé perdait beaucoup de sang, mais il était parti dans ce temps là. Un soldat passant là a dit : only a few drop of blood, that is not much. Seulement quelques gouttes de sang, c’est peu de chose. Alors je demandai aux soldats xxxxxx, deux ou trois soldats près de là, je dis : mes amis, je ne mange pas le monde, est-ce que je pourrais savoir d’où vous venez vous autres ? Oui, me dit l’un d’entre eux, nous venons d’Angleterre et des États Unis. Très bien, leur dis-je, je suis français, je viens de France — il est bien malheureux que ceci arrive ici dans notre ville de Québec. À ce moment moment je fus accosté par un autre soldat, qui était revêtu d’une redingote en caoutchouc longue. Je crois qu’il avait une ceinture. Je ne pourrais pas l’affirmer, mais avec le képi. Il me dit : père, oui. Je parlais en anglais. Il me répondit : oui, c’est bien malheureux, de revenir du front pour venir ici à Québec de nouveau à la bataille. Je fis quelques xxxxxx réflexions, je ne me rappelle pas quelles réflexions, je restais encore quelques instants, peut être cinq ou dix minutes après que Monsieur Tremblay fut parti. Pendant que j’étais là, de temps en temps je demandais aux hommes de police, je m’en vais aller un peu plus loin pour dire aux gens si j’en vois de ne pas venir ici parce qu’il y a du danger. Les Hommes de polices me répondirent au moins une couple de fois : père, n’y allez pas, c’est dangereux. Peut être qu’on peut tirer sur vous sans le faire exprès. Nos hommes ici paraissent