Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/11

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un petit peu excités, énervés, n’y allez pas. Alors je restai dans mon coin. Pendant que Monsieur Tremblay était dans la maison — j’oublie quelques détails, vous me le pardonnerez bien — je sortis pour voir s’il y avait du nouveau dans les environs, comment allait la fusillade. Je m’aperçus que les tirailleurs qui étaient au coin de la rue Bagot et Demers étaient rendus au coin de la rue Sauvageau et Bagot. Ils avaient avancé. J’entendis quelques coups de fusil partir de ce coin de la rue Bagot et Sauvageau. Je pus distinguer que les coups allaient en montant, dans la direction du Cap, toujours vers la rue Morin.


Q. Quelle heure était-il à peu près ?


R. Il était onze heures et demie. C’est dans l’intervalle entre onze heures et demie et minuit moins quart, pendant que Tremblay était rentré chez Monsieur Laberge, je suis sorti et je m’aperçus que les soldats étaient allés au coin de la rue Bagot et Sauvageau et qu’ils avaient tiré. J’entendis les coups de fusil. Quand je crus, vers minuit moins cinq ou minuit moins dix à peu près qu’il y avait peu de chose, on n’entendait plus de coups de fusil, plus rien, je me dis : je m’en retourne maintenant. Je pense bien que mes services ne sont plus requis ici. Je vois que le calme est rétabli. Très bien me dit l’homme de police, je vas vous accompagner parce qu’il y a des soldats au coin de la rue Bagot et Sauvageau. Très bien, lui dis-je. Alors un homme de police vint avec moi. Au coin de la rue Bagot et Sauvageau il dit aux soldats : le prêtre s’en va chez lui, j’espère bien qu’il n’y a plus de danger pour lui ? Non, dirent-ils, il peut