Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/5

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j’ai le droit de le dire ici.


Q. Parfaitement ?


R. Go to hell. Après leur avoir dit : ne tirez pas je ne crois pas qu’il y ait du danger ici, ce sont des passants. J’ai continué, je ne répondis pas à cette question. Je le regardai avec commisération simplement. Je lui dis : mon ami je ne comprends pas votre manière de tirer ici. Ils m’ont répondu en anglais encore : Get out from here — you have no business here. Je lui dis poliment en anglais : mon ami, je suis ici à mon devoir autant que vous et j’y resterai. Maintenant je ne m’occuperai plus de vous. Quelque temps encore après cela, je ne faisais pas attention aux soldats, j’avais mon malade et je lui demandais : faiblissez vous ? êtes vous plus faible ? Je lui ai demandé aussi quelque temps avant sans doute : Où êtes vous blessé ? vous sentez vous mal ? Il me répondit : père, je suis blessé à l’épaule et en haut de la cuisse je crois. Je lui demandai : vous sentez-vous faible ? — pas trop, me dit-il. Alors je demandai : êtes ce qu’il n’y a pas ici un médecin quelconque pour le secourir. On me répondit — les hommes de police — père, nous avons fait demander l’ambulance et nous attendons l’ambulance. Sur ça j’attendis. Pendant ce temps là, xxxxxxquand j’étais là allant et venant autour de mon malade et un peu plus loin sur la rue Demers, je revins encore vers mon malade et je lui demandai : comment vous trouvez-vous ? Il me répondait toujours pas trop mal, je souffre beaucoup. Mais, me dit-il, que