Page:C18 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage du Révérend Isidore Evain, prêtre BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/6

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l’ambulance prend du temps à venir me chercher. Sur l’entrefaite, j’entendis les soldats qui disaient : here is one — en voici un — en montrant la rue Sauvageau. Je ne pus encore résister à leur dire un mot.


Q. Est-ce qu’ils tiraient ?


R. Ils étaient prêts à tirer. Je leur dit : qu’avez-vous vu. Ils dirent : One head at the corner. Je dis : il n’y a pas de danger. On me répondit encore moins grossièrement, mais néanmoins une parole qui n’était pas encore bien convenable. Ils me répondirent : nous tirons ici par ordre, et nous tirons sur toutes les têtes que nous voyons dans la rue. Je dis : les ordres sont bien sévères mes amis. C’est en anglais qu’il m’ont dit ça : we fire at any head we see on the street. we have orders to fire at any head we see on the streets. Je dis : l’ordre est bien sévère mes amis.


Q. Voyiez vous beaucoup de monde dans la rue ?


R. Non je n’examinais pas non plus monsieur le Coroner. Une porte s’ouvrit sur la rue Demers……


Mtre Lavergne. — Pardon mon père, avant d’aller plus loin, vous avez parler de paroles peu convenables. Que vous ont-ils répondus ?


R. Shut your mouth. Une porte s’ouvrit sur la rue Demers. Alors un des soldats dit à ses compagnons : par ici — this way — et les soldats se dirigèrent sur la rue Demers, dans la direction de la rue Demers, en montant vers le Boulevard, vers la rue Morin. Ils mirent genou à terre, prêts à tirer encore. Un homme de police leur dit en anglais : c’est une femme qui se montre à la porte. La réponse fut celle ci : She has no business to come out — shut the door. Et