Les manifestants revinrent à l’Auditorium et livrèrent l’assaut. Une alarme fut sonnée à 9.59 heures et nous n’avions encore reçu aucune aide de la milice au bureau du Régistraire et de la Police Fédérale bien que le rassemblement fut commencé depuis au-delà d’une heure et demie.
Voici le rapport assermenté que m’a fait le sergent Welman à ce sujet :
Capitaine Emile Trudel,
Cher Monsieur : —
LE 29 MARS.
Vers 7.15 heures, je suis parti du poste No 1 Hotel de Ville, en charge d’une escouade de dix hommes avec instructions de me rendre à l’Auditorium et de placer quatre hommes en haut de l’escalier et de ne laisser entrer personne coûte que coûte. À notre arrivée à l’Auditorium la porte était fermée à clef. J’ai mentionné la chose à M. Chs. Gagnon le gardien, que je connais personnellement. Celui-ci m’a dit qu’il avait reçu des ordres de fermer la porte à clef et de ne laisser entrer qui que ce soit. Alors j’ai téléphoné moi-même du kiosque des charretiers, au Capitaine Desrochers, Inspecteur de Police Fédérale, que j’avais vu au poste central Hotel de Ville, avant de partir.