Page:C6 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Henri-Edgar Lavigueur, maire de la Cité de Québec BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/11

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Partant de là je suis monté chez le Notaire Paradis, passé l’Auditorium, croyant rencontrer quelques échevins ou quelqu’un qui pourrait signer. Je n’ai rencontré personne. Je me suis rendu chez le Notaire Paradis ; le notaire Paradis n’était pas chez lui. Je suis retourné et j’ai descendu la rue St.-Jean et j’ai passé de nouveau à l’Auditorium. Les gens étaient en frais de tout briser, de tout saccager dans le temps. De là je me suis rendu chez M. Foley, l’ex-greffier de la Cour du Recorder pour le faire signer. M. Foley est très âgé, il entend difficilement, cela m’a pris peut-être un quart d’heure ou dix minutes avant de pouvoir lui expliquer de quoi il s’agissait et le faire signer. Il a fallu qu’il cherche ses lunettes, sa Bible, cela a pris probablement du temps. Du moment que j’ai eu sa signature je me suis rendu chez le Général Landry, il était dix heures moins dix dans le temps et je lui ai donné le document. Le Général Landry m’a dit de me rendre au pied de la Côte de la Citadelle, en face du club de la garnison et que les troupes me rejoindraient là et que je descendrais avec les troupes, et que les troupes seraient absolument sous mon commandement ; qu’il me donnait cinq à six cents hommes avec carabines chargées à balles et deux mitrailleuses, Maxim-guns de six cents coups à la minute. Le général Landry m’a fait remarquer que dès que je lirais l’Acte d’Émeute que les troupes tireraient sur les émeutiers. Je lui ai demandé qu’ils ne tirent pas au premier coup sur les émeutiers ; s’il y avait possibilité de faire quelques coups de feu seulement, peut-être