Page:C6 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage d’Henri-Edgar Lavigueur, maire de la Cité de Québec BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/12

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que ceci suffirait pour calmer les esprits et faire retirer les gens. Il dit : Non Monsieur, nous n’avons pas le droit, du moment que vous donnerez l’ordre, les troupes tireront sur les émeutiers. Elles ne peuvent pas tirer en l’air, il faut qu’elles tirent sur les personnes. Je me suis rendu et j’ai rencontré les troupes et je suis descendu avec. Lorsque je suis arrivé tout semblait être calme à l’Auditorium. Les pompiers travaillaient et le feu avait même l’air d’être sous contrôle, et personne n’intervenait dans le travail des pompiers, et cependant lorsque je suis arrivé avec les troupes j’ai entendu les gens dire : Commandez vos troupes de tirer si vous voulez, M. le Maire, on est prêt à mourir, on en a trop enduré, on en endurera pas plus. J’ai réussi à calmer les gens et je suis resté là jusqu’à une heure du matin. La foule était passablement dispersée quand je suis parti, il n’y avait presque plus de monde. C’est d’après moi ce qui s’est passé.


Q. Dans cette soirée là ?


R. Dans cette soirée là.


Q. Si je comprends bien, M. le Maire, au moment où les troupes sont descendues, l’émeute était pour ainsi dire apaisée ?


R. Apaisée.


Q. Il n’y avait plus de démonstration ― les pompiers faisaient leur ouvrage régulier.


R. Très bien.


Q. Personne ne mettait d’obstacle ?