Page:C7 - Émeutes de Québec de 1918 - Témoignage de François-Louis Lessard, major général de la milice canadienne BAnQ Québec E17S10D1661-918.djvu/19

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les autorités militaires qui demandaient ça.


Q. Mais est-ce que cela portait la garantie ou le sceau d’une autorité officielle ?


R. J’ai répondu que non, Colonel Lavergne. J’avais expliqué seulement ce qu’était la loi et je laissais aux citoyens de comprendre, s’ils avaient du bon sens, quelles étaient leur responsabilité ― et je me suis aperçu qu’on comprenait très bien les responsabilités parce que on ne voyait personne dans les rues.


Q. Maintenant Général je vous demande si vous, chargé de l’Autorité Suprême et de pouvoirs très considérables ― qu’on avait évidemment eu raison de mettre entre vos mains ― je vous demande si, comme chargé du Pouvoir Suprême, et représentant le Gouvernement Fédéral, vous avez donné vous-même, officiellement, par proclamation ou autrement, un avis que les rassemblements ne seront pas permis, autre que cette proclamation qui n’était signée ?


R. J’ai demandé à tous les journaux, d’aviser, de conseiller aux gens de rester chez-eux. Je ne crois pas qu’il y ait eu une seule personne dans la ville de Québec, qui ne savait pas quelles étaient les mesures de rigueur ― qui ne comprenait pas quelles étaient les mesures de rigueur qui seraient prises ― sans sceau et sans signature ― elles savaient très bien où elles en étaient.


Q. Croyez-vous que cette proclamation était légale ? et comportait des conséquences qui auraient pu être renforcées ou mises obligatoires