— J’en suis réellement touché, ajouta-t-il, c’est un ménage qui en est encore à la lune de miel.
Un grand éclat de rire coupa la parole au pauvre orateur.
— Faites-nous un peu le portrait du prince, dit un des assistants.
À chaque coup de pinceau, nouvelle hilarité ; enfin, quand il eut fini, on lui apprit que le prince Borghèse était en Italie depuis fort longtemps, et que le portrait qu’il venait de tracer était celui de M. Cap…, ancien comédien ambulant.
Le duc de Mazarin, mort en 1712, était un cerveau fêlé, dont la dévotion visait depuis longtemps à la folie. Toutes ses extravagances n’étaient pas plaisantes, mais il y en avait, parmi, de fort gaies ; et les religieux du voisinage classaient, au nombre de ces dernières, la permission que le duc leur laissait de puiser, à pleines mains, dans ses trésors.
M. de Mazarin, qui se montrait fataliste, en dépit de l’orthodoxie, prétendait que le sort marquait infailliblement la volonté du Ciel, dans la répartition des biens comme des rangs de la terre. En conséquence, il mit, un beau matin, en loterie, tous les emplois de sa maison : d’où il résulta que le cuisinier