devint intendant ; le palefrenier, secrétaire intime ; le frotteur, chef de cuisine. On conçoit l’embarras de tous ces bons serviteurs, jetés hors de leur sphère habituelle d’activité ; il n’y eut que le jardinier qui, ayant passé sa vie à diriger un arrosoir, ne s’en montra pas moins habile dans l’emploi de sommelier. Mais ce brave homme, ne voulant pas perdre l’habitude de son ancienne profession, ne remontait guère de la cave sans être ivre, tant il se plaisait aux arrosements intérieurs qu’il avait fait succéder à ceux de ses jardins.
Obéissant à son système de fatalité, M. de Mazarin chassa, un jour, ses domestiques en masse, parce qu’ils avaient arrêté les progrès d’un incendie qui allait réduire en cendres le plus beau château de leur maître, prétendant que, par ce soin impie, ces coquins s’étaient opposés à l’accomplissement de la volonté céleste.
Mais la vertu la plus robuste de monseigneur, c’était une pudeur allant jusqu’à la pudibonderie. Dans sa vieillesse, le duc porta si loin le respect de la pudeur, qu’un dimanche, au sortir des vêpres, il fit défense, dans toute l’étendue de ses domaines, aux filles et aux femmes de traire les vaches, afin d’éloigner de leur esprit les mauvaises idées que ce spectacle pourrait leur suggérer !
Voici mieux encore : le duc de Mazarin avait