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tour ; il ne restait qu’une petite place réservée pour écrire. Mais la neige recouvrait bientôt la table ; alors de Quincey écrivait dans sa main. Il était temps de se mettre en quête d’un autre logis, où le même manège recommençait. On lui a connu dix de ces « dépôts » à la fois, sans compter ceux qu’il avait oubliés et ceux qu’il continuait à payer et qui étaient depuis longtemps balayés, loués à d’autres ; encore ceux où il n’avait jamais mis le pied et que leurs propriétaires, comptant sur son défaut de mémoire, lui attribuaient sans scrupule.

Ses amis arrivaient à ne plus s’étonner de ces bizarreries. « Plus je connaissais Thomas de Quincey, écrit l’un d’eux, moins j’étais surpris des étrangetés qui marquaient son existence de chaque jour. »

Sont-ce là des manifestations d’une névrose, et quel nom donner à celle-ci ? C’est ici que les difficultés commencent.

Pour le Dr Guerrier, à qui l’on doit une étude médico-psychologique sur Quincey des plus fouillées, cette névrose ressemblerait assez à la « neurasthénie avec tendance hypocondriaque ». Toutefois, certaines manifestations rappelleraient l’hystérie ; tels les accidents à début brusque, à disparition soudaine, que nous avons notés au passage.

De plus l’état mental de l’auteur des Confessions