Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Il faisait des vers, comme il peignait ou rabotait, pour s’occuper, pour se déprendre de lui-même. Son âme était trop pleine, il n’avait pas besoin d’aller bien loin chercher des sujets. » Les moindres objets suffisaient à éveiller sa verve poétique ; il découvrait une beauté et une harmonie dans les charbons d’un feu pétillant ou dans le va-et-vient des doigts courant sur un métier de tapisserie.

Ce n’est plus un auteur qui parle, c’est un homme qui se dévoile, qui nous livre ses émotions, ses sensations, sans mensonge, sans apprêt, telles qu’il les ressent. On comprend aisément de quel secours est l’étude de son œuvre, pour combler les lacunes de sa biographie. Celle-ci nous fournit cependant quelques indications précieuses à recueillir.

On sait, d’abord, qu’il appartenait à une très honorable famille, qui avait compté, parmi ses membres, un chancelier.

Le père de William, le révérend Cooper, était recteur et chapelain du roi George III ; sa mère était d’extraction plus relevée encore : par quatre branches différentes, elle pouvait se prévaloir de remonter à Henri III.

Dès l’âge de six ans, l’enfant fit connaissance avec les tristesses de la vie ; d’une sensibilité fré-