Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/154

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« À chaque coin de mon lit se trouvait une guirlande en bois sculpté, assujettie par un grand clou qui passait au travers : j’y glissai l’autre bout de la jarretière qui faisait bride, et restai suspendu quelques secondes après avoir retiré mes pieds sous moi, de façon à ne pas toucher le parquet ; mais le clou céda, la sculpture se détacha et la jarretière en même temps. Je la mis alors au cadre du ciel de lit, l’enroulant et la nouant fortement autour. Le cadre cassa net et me laissa tomber.

« Un troisième effort fut plus près de réussir. J’ouvris la porte qui atteignait à un pied du plafond et dont je pouvais toucher le haut en montant sur une chaise.

« La jarretière, offrant assez de largeur à une extrémité pour qu’un grand angle du pied de la porte y pénétrât, fut facilement fixée de manière à ne plus glisser. Je poussai du pied la chaise et me trouvai pendu de toute ma longueur. Pendant que j’étais dans cette position, j’entendis distinctement une voix dire par trois fois l C’est fini ! Quoique je sois sûr du fait, et malgré la certitude que j’en avais à ce moment, cela ne m’alarma nullement, ni ne changea ma résolution ; je restai suspendu si longtemps que je perdis tout sentiment, toute conscience de l’existence. »

Heureusement la jarretière était fragile ; elle se