Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/153

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infernal de haine envenimée et de reproche contre le Créateur ».

Il souhaitait de perdre la raison, pour n’avoir pas à passer ce terrible examen qui tant le préoccupait ; et comme sa raison tenait bon, il ne voyait d’autre issue que le suicide pour échapper à son obsession.

Cette idée s’emparait peu à peu de son esprit et prenait corps au point qu’il entra un jour dans la boutique d’un apothicaire pour acheter une demi-once de laudanum qu’il conserva dans une de ses poches, sans y toucher. Ayant projeté de quitter l’Angleterre, puis changeant bientôt d’avis, il renonçait également à s’empoisonner pour se décider à se noyer. Finalement il prit la détermination de se pendre.

Il a conté en détail sa tentative et son récit équivaut à une confession.

« Toute hésitation, écrit-il, était maintenant loin de ma pensée et je me mis avec ardeur à l’exécution de mon projet. Ma jarretière était faite d’une large bande de ruban écarlate avec une boucle coulante, et les deux extrémités étaient cousues ensemble. Au moyen de la boucle, je fis un nœud et le mis autour de mon cou, serrant si fortement que l’haleine pouvait à peine passer et le sang circuler, tandis que l’ardillon de la boucle maintenait fermé le nœud.