soufflait, et la nouvelle année soufflait et rugissait. »
Le problème de l’au-delà le préoccupait, le mystère d’outre-tombe l’angoissait.
« À quoi bon tant d’agitations, tant de luttes ? À quoi bon les philosophies, les sciences, la poésie, la religion ? Que signifient ces formes multiples, ces mille apparences diverses que prend la vie : joies, douleurs, aspirations, luttes politiques, réformes sociales, courage, bonté, méchanceté, foi, désastres ? Où tout cela mène-t-il ? Où allons-nous ? Nous sommes plongés dans le mystère. »
Et ailleurs :
« À quoi bon méditer ? Cette vie, mêlée de peines et de joies, en dépit de toute foi et de toute croyance, reste un mystère. »
Mais il se reprenait et de tels découragements étaient passagers. L’amour de la vérité le poussait à la méditation, et à l’examen des différentes doctrines proposées pour expliquer l’insoluble énigme ; et s’il éprouvait dans cette recherche une véritable torture morale, s’il restait plongé, en fin d’analyse, dans « les gouffres ténébreux du doute », du moins se reprenait-il à goûter, sinon la joie, l’utilité de vivre. Il cherchait, selon l’expression de son biographe, à secouer le joug du doute et s’entraînait à la confiance.
« Patience et espoir, se répétait-il à soi-même ;