l’avait jeté, à la suite d’un catarrhe, dans un état de langueur dont il ne pouvait se retirer »…
![](http://upload.wikimedia.org/wikisource/fr/thumb/c/c9/Port_de_Majorque_vers_1860.jpg/450px-Port_de_Majorque_vers_1860.jpg)
Bientôt Chopin manifesta un état d’irascibilité qu’expliquait trop le singulier régime auquel il était soumis.
Il se mettait en colère « pour un bouillon poivré par les servantes… Les aliments majorquais et surtout la manière dont ils étaient préparés… lui causaient un invincible dégoût ».
À Majorque, on mangeait invariablement du porc. D’après le dire de George Sand elle-même, on fabriquait « plus de deux mille sortes de mets » avec l’animal chanté par Monselet.
Les vins qu’on buvait dans l’île paradisiaque n’étaient pas plus estimables que la viande qu’on y consommait. C’étaient, pour la plupart, « des vins liquoreux… abondants et exquis » ; mais les vins rouges, qui auraient été toniques s’ils avaient contenu les principes d’un bon vin naturel, étaient « durs, noirs, brûlants, chargés d’alcool. Tous ces vins, chauds et capiteux, étaient fort contraires à notre malade… ». On avait beau les tempérer d’eau, le cher malade ne s’en trouvait pas mieux et le mal évoluait, implacablement.
À entendre George Sand, les médecins n’y auraient rien connu, et « la bronchite avait fait place à une excitation nerveuse, qui produit plusieurs des phénomènes d’une phtisie laryngée ».