Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/217

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l’avait jeté, à la suite d’un catarrhe, dans un état de langueur dont il ne pouvait se retirer »…



VUE DU PORT DE L’ÎLE DE MAJORQUE, vers 1860

Bientôt Chopin manifesta un état d’irascibilité qu’expliquait trop le singulier régime auquel il était soumis.

Il se mettait en colère « pour un bouillon poivré par les servantes… Les aliments majorquais et surtout la manière dont ils étaient préparés… lui causaient un invincible dégoût ».

À Majorque, on mangeait invariablement du porc. D’après le dire de George Sand elle-même, on fabriquait « plus de deux mille sortes de mets » avec l’animal chanté par Monselet.

Les vins qu’on buvait dans l’île paradisiaque n’étaient pas plus estimables que la viande qu’on y consommait. C’étaient, pour la plupart, « des vins liquoreux… abondants et exquis » ; mais les vins rouges, qui auraient été toniques s’ils avaient contenu les principes d’un bon vin naturel, étaient « durs, noirs, brûlants, chargés d’alcool. Tous ces vins, chauds et capiteux, étaient fort contraires à notre malade… ». On avait beau les tempérer d’eau, le cher malade ne s’en trouvait pas mieux et le mal évoluait, implacablement.

À entendre George Sand, les médecins n’y auraient rien connu, et « la bronchite avait fait place à une excitation nerveuse, qui produit plusieurs des phénomènes d’une phtisie laryngée ».