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tard en un relief plus accusé par Dostoïevsky.



UN TRAÎNEAU DANS L’UKRAINE
d’après une peinture de Chelmonski
(Extrait du Magasin pittoresque)

Tenant compte sans toutefois les exagérer des théories de Taine sur la formation physiologique du talent et du génie, nous devons, également, rechercher chez Gogol l’influence du climat.

Pour l’homme de la steppe, cette vue d’horizon sans limites, cet espace que parcourt le regard sans en apercevoir les bornes, l’inclinent au rêve, au repliement sur soi et bientôt à l’amer désenchantement ; mais l’habitant du Midi ne ressent cette impression que dans les rares journées où le ciel se dépouille de sa clémence : on compte dans les sphères méridionales les journées sombres où le soleil est avare de ses rayons. Les Veillées de l’Ukraine, où Gogol a placé les souvenirs de son enfance, dont il nous dépeint la vie de village en Petite-Russie, réjouissent le lecteur plutôt qu’elles ne l’attristent ; c’est que le pays ukrainien est beaucoup moins monotone que les vastes plaines de la Russie du Nord : « On y trouve des prairies qui ondulent, des vallées qui s’enfoncent mystérieusement ; et le steppe cosaque lui-même est loin d’être un désert stérile et sans ornements[1]. »

    consacrer toute ma vie au bonheur de mes semblables… » Toute sa vie, il s’est cru appelé à une haute mission de moraliste et de prophète. (Cf. Écrivains étrangers, par T. de Wyzeva ; 2e série. Paris, 1897.)

  1. Thèse Tyrneva.