Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/259

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la femme, d’en avoir tracé des portraits de pure fantaisie ; ou, lorsqu’il a tâché de les faire ressemblants, d’avoir témoigné pour elles d’une telle aversion, d’un tel parti-pris, qu’ils n’offrent aucun caractère de vérité, ni même de vraisemblance. Peut-être serait-il plus exact de dire qu’il a connu la femme et qu’il l’a dépeinte à sa manière, en satiriste, ne la traitant pas avec plus d’indulgence qu’il n’en a exercé à l’égard du sexe fort.

Lorsqu’il sera parvenu à échapper à la « contagion byronienne », lorsqu’il aura délibérément renoncé aux procédés de l’école romantique, sa misogynie se donnera libre cours ; et l’on croira entendre l’écho lointain du misogyne de génie, dont il ne fit pas oublier toutefois les éloquentes apostrophes.

« Les femmes, dira le petit-fils spirituel de Jean-Jacques, sont des êtres à part, tout à fait à part. Allez donc essayer de saisir, d’expliquer, d’examiner à la loupe le quart de ce qui passe d’idées sur leur front en un quart d’heure : je le donne aux plus habiles[1]. »

Ailleurs il confesse qu’il a « une peur effroyable de parler des dames[2] ».

« Leurs yeux seuls sont déjà un domaine tel que

  1. Les Âmes mortes, VIII, 246.
  2. Id., II, 51.