Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/367

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vince où se passe l’action, Lembke, est « un de ces administrateurs qui débutent à quarante ans, après avoir végété dans l’obscurité jusqu’à cet âge, un de ces hommes, sortis tout à coup du néant, grâce à un mariage ou à quelque autre hasard. Dans les loisirs que lui laissaient ses fonctions, il fabriquait divers ouvrages en papier, d’un travail fort ingénieux. Ce qui désolait sa femme, c’était de trouver chez lui si peu de ressort et d’initiative ; maintenant qu’il était arrivé, il ne semblait plus éprouver que le besoin de repos ».

Un vol est commis dans la ville. Lembke, redoutant les responsabilités qui vont peser sur lui, perd la tête, ne connaît plus le repos à partir de ce jour. « Un étrange abattement » s’empare de lui ; puis il devient tout à coup impérieux, se répand en récriminations aussi décousues que violentes. À la période prémonitoire de tristesse, de lassitude, succède celle d’irascibilité, d’excitation.

Survient ensuite un changement d’humeur, fréquent chez les maniaques ; « Lembke se calma… mais sa colère fit place à un débordement de sensibilité. Pendant cinq minutes environ, il sanglota et se frappa la poitrine… puis il lui fit (à sa femme) une scène de jalousie » (sans motif plausible) ; et après une violente explosion de colère, au moment où il s’apprêtait à frapper celle qu’il venait de poursuivre de ses vitupérations, « il sentit ses genoux se