Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/102

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tudes d’ordre et de règle, ne donne pas une bonne direction à leur sensibilité, ne les rend pas et meilleurs, et plus moraux, elle en fait souvent des êtres d’autant plus dangereux, que la nature leur a donné de grands moyens d’agir sur les hommes, notamment cette persévérance opiniâtre avec laquelle ils usent, pour ainsi dire, les résistances que la force tenteroit vainement de briser.

Les anciens, dont l’esprit méditatif cherchoit à systématiser toutes les connoissances, avoient cru voir dans le corps humain quatre humeurs primitives, qui, par leur mélange, forment toutes les autres, et, par leur dominance respective, déterminent particulièrement l’état et les habitudes des différens organes. Ils rapportoient chacun des tempéramens principaux à l’une de ces humeurs. Ils avaient cru voir aussi des analogies frappantes entre chacune d’elles et chacune des quatre saisons de l’année, et, par suite, entre les saisons et les tempéramens. Enfin, ils avoient constaté que certains tempéramens sont plus communs, ou plus rares dans certains climats : et pour rendre leur système plus brillant et plus complet, ils avoient pensé que les différens âges pouvoient venir