Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/111

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qu’elle mérite d’être développée ailleurs plus en détail[1].

Jusqu’ici nous n’avons parlé que de l’état physique sain. Mais les maladies y portent de grands changemens ; et leur effet se remarque aussi-tôt dans la tournure, ou la marche des idées ; dans le caractère, ou le différent degré des affections de l’âme. Quand cet effet est léger, il ne frappe, il est vrai, que les observateurs extrêmement attentifs : cependant il n’en est pas pour cela moins réel alors. Mais si-tôt qu’il devient plus grave, il se manifeste par des bouleversemens sensibles à tous les yeux : c’est déjà ce qu’on appelle délire. Si le désordre est encore plus grand, c’est la manie, la folie complète, soit paisible, soit furieuse. Ici, les phénomènes moraux peuvent être facilement soumis à l’observation raisonnée ; et les dispositions organiques correspondantes, ont nécessairement des caractères moins fugitifs.

La théorie des délires, ou de la folie, et la comparaison de tous les faits que cette

  1. Nous reviendrons, dans un autre Mémoire, sur les tempéramens et sur leurs effets moraux.