Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/116

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d’une fermeté contre nature chez des fous furieux ; d’une consistance très-inégale, c’est-à-dire, sec et dur dans un endroit, humide et mou dans un autre, chez des personnes attaquées de délires moins violens[1]. Il est aisé de voir que, dans le premier état, le système cérébral manque du ton nécessaire pour exercer ses fonctions avec l’énergie convenable ; que, dans le second, au contraire, le ton, et par conséquent l’action, doivent être excessifs ; que, dans le troisième, il y a discordance entre les impressions, puisque les parties qui les reçoivent se trouvent dans des dispositions si différentes, et que, par suite, les comparaisons portant sur de fausses bases, les jugemens doivent nécessairement être erronés. On pourroit croire, d’après les observations de Morgagni, que, même chez les fous furieux, cette inégalité de consistance dans la pulpe du cerveau, non-seulement n’est pas rare,

  1. Il faut convenir que cette observation est fort loin d’être applicable à tous les cas de folie ; Pinel n’a souvent rien trouvé de semblable : mais les faits recueillis par Morgagni, et par quelques autres, doivent être regardés comme certains ; et l’on peut, avec la réserve convenable, en tirer quelques conclusions.