Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/125

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§. vii.

En appliquant la nature à la nature, l’art, qui n’est, dans chaque genre, que le système des règles relatives à cette application, modifie puissamment les effets qu’amène le cours ordinaire des choses : il peut même quelquefois en produire qui sont entièrement nouveaux, et dans lesquels les lois de l’univers paroissent obéir aux besoins, aux passions, aux caprices de l’homme.

Si notre première étude est celle des instrumens que nous avons reçus immédiatement de la nature ; la seconde est celle des moyens qui peuvent modifier, corriger, perfectionner ces instrumens. Il ne suffit pas qu’un ouvrier connoisse les premiers outils de son art ; il faut qu’il connoisse également les outils nouveaux qui peuvent en agrandir, en perfectionner l’usage, et les méthodes d’après lesquelles ils peuvent être employés avec plus de fruit.

La nature produit l’homme avec des organes et des facultés déterminées : mais l’art peut accroître ces facultés, changer ou diriger leur emploi, créer en quelque sorte de nouveaux organes. C’est là l’ouvrage de l’édu-