Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/152

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des observations les plus simples, que les impressions n’ont pas lieu d’une manière uniforme ; qu’elles ont, au contraire, relativement à l’individu qui les reçoit, des effets très-différens. Les unes lui viennent des objets extérieurs ; les autres, reçues dans les organes internes, sont le produit des diverses fonctions vitales. L’individu a presque toujours la conscience des unes ; il peut du moins s’en rendre compte : il ignore les autres ; il n’en a du moins aucun sentiment distinct : enfin les dernières déterminent des mouvemens dont la liaison avec leurs causes échappe à ses observations.

Les philosophes analystes n’ont guère considéré jusqu’ici, que les impressions qui viennent des objets extérieurs, et que l’organe de la pensée distingue, se représente et combine : ce sont elles seulement qu’ils ont désignées sous le nom de sensations ; les autres restent pour eux dans le vague. Quelques-uns d’entre eux semblent avoir voulu rapporter au titre générique d’impressions, toutes les opérations inapperçues de la sensibilité : ils renvoient même ces dernières parmi celles qui, pouvant être aperçues et distinguées, ne le sont pas actuelle-