Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/182

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moins éclairé, les eût déjà comparées, avec raison, à des vierges qui se consacrent au Seigneur et qui n’enfantent rien : mais la prévention de Bonnet à cet égard ne seroit pas un motif suffisant pour faire rejeter d’intéressantes observations. La philosophie rationnelle analytique doit commencer à marcher d’après les faits, à l’exemple de toutes les parties de la science humaine qui ont acquis une véritable certitude.

Nous pourrions rapporter encore ici quelques autres observations générales qui se confondent avec les précédentes. Nous pourrions citer, par exemple, les effets produits par la mutilation sur les penchans de l’homme et des animaux, et les appétits singuliers qui se manifestent dans certaines maladies, notamment à l’approche des crises : mais la multiplicité des preuves identiques n’ajouteroit rien ici à la vérité des conclusions.

Vous voyez donc, citoyens, que les déterminations dont l’ensemble est désigné sous le nom d’instinct, ainsi que les idées qui en dépendent, doivent être rapportées à ces impressions intérieures, suite nécessaire des diverses fonctions vitales. Et puisque Locke