Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/185

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ce sujet plus à fond, et je me propose d’y revenir dans un mémoire particulier : mais le mot existe ; il est, ou son équivalent, usité dans toutes les langues ; et les observations précédentes combattant une opinion qui tend à le faire regarder comme vide de sens, ou comme représentatif d’une idée vague et fausse, il étoit impossible de lui substituer un autre mot, qui nécessairement auroit eu l’air de dénaturer la question. J’observe d’ailleurs qu’il semble avoir été fait exactement dans l’esprit du sens rigoureux que je lui donne : en effet, il est formé des deux radicaux in ou ιν, dans, dedans, et στιζειν, verbe grec, qui veut dire piquer, aiguillonner. L’instinct est donc, suivant la signification étymologique, le produit des excitations dont les stimulus s’appliquent à l’intérieur, c’est-à-dire, justement suivant la signification que nous lui donnons ici, le résultat des impressions reçues par les organes internes.

Ainsi, dans les animaux en général, et dans l’homme en particulier, il y a deux genres bien distincts d’impressions, qui sont la source de leurs idées et de leurs déterminations morales ; et ces deux genres se retrouvent, mais dans des rapports différens, chez