Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/197

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penser, il faut que le cerveau soit sain. Les hydrocéphales, chez lesquels sa substance se détruit et s’efface par degrés, deviennent stupides. Cependant l’influence de la moelle épinière suffit encore alors pour faire vivre les viscères de la poitrine et de l’abdomen : et même, quand cette moelle a subi le sort du cerveau, les gros troncs nerveux entretiennent assez longtems un reste de vie. Quelques enfans naissent sans tête[1] : ceux-là meurent aussitôt après leur naissance, parce que la nutrition qui se faisoit par le cordon ombilical, ne peut plus avoir lieu de cette manière, ni d’aucune autre qui suffise au maintien de la vie. Mais ils sont d’ailleurs souvent gros et gras : leurs membres sont bien conformés ; ils ont tous les signes de la force.

Chez d’autres enfans, l’état du cerveau empêche entièrement la pensée. Ils n’en vivent pas moins sains et vigoureux : ils digèrent bien ; tous leurs autres organes se développent ; et les déterminations instinctives qui

  1. C’est-à-dire, sans cerveau : et très-souvent alors la bouche n’existe point, ou son ouverture est oblitérée.