Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/198

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tiennent à la nature humaine générale, se manifestent chez eux, à-peu-près aux époques, et suivant les lois ordinaires. Il n’y a pas long-temps que j’eus l’occasion d’observer un de ces automates. Sa stupidité tenoit à la petitesse extrême et à la mauvaise conformation de la tête, qui n’avoit jamais eu de sutures. Il était sourd de naissance. Quoiqu’il eût les yeux en assez bon état, et qu’il parût recevoir quelques impressions de la lumière, il n’avoit aucune idée des distances. Cependant il était d’ailleurs très-sain et très-fort ; il mangeoit avec avidité. Quand on ne lui donnoit pas bien vîte un morceau après l’autre, il entroit dans de violentes agitations. Il aimoit à empoigner ce qui lui tomboit sous la main, particulièrement les corps animés, dont la douce chaleur, et, je crois, aussi les émanations, paraissoient lui être agréables. Les organes de la génération étoient chez lui dans une activité précoce ; et l’on avoit des preuves fréquentes qu’ils excitoient fortement son attention.

Enfin, l’on voit se former dans la matrice et dans les ovaires, des masses charnues, ou des parties osseuses, telles par exemple que des mâchoires garnies de leurs dents,