Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/202

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alimens tomber dans ce viscère, avec les qualités qui leur sont propres ; nous les en voyons sortir avec des qualités nouvelles : et nous concluons qu’il leur a véritablement fait subir cette altération. Nous voyons également les impressions arriver au cerveau, par l’entremise des nerfs : elles sont alors isolées et sans cohérence. Le viscère entre en action ; il agit sur elles : et bientôt il les renvoie métamorphosées en idées, que le langage de la physionomie et du geste, ou les signes de la parole et de l’écriture, manifestent au-dehors. Nous concluons, avec la même certitude, que le cerveau digère en quelque sorte les impressions ; qu’il fait organiquement la sécrétion de la pensée.

Ceci résout pleinement la difficulté élevée par ceux qui, considérant la sensibilité comme une faculté passive, ne conçoivent pas comment juger, raisonner, imaginer, ne peut jamais être autre chose que sentir. La difficulté n’existe plus, quand on reconnoît, dans ces diverses opérations, l’action du cerveau sur les impressions qui lui sont transmises.

Mais si, de plus, l’on fait attention que le mouvement, dont toute action des organes