Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/215

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impressions, des mouvemens qui, n’étant dans aucun rapport avec celles reçues par les autres organes externes, ou internes, ont été long-temps attribués à des causes surnaturelles. Ici, l’économie animale se présente à nous dans une de ces circonstances extrêmes, qui servent à faire connoître sa manière d’agir dans celles qui sont plus régulières. Entre cet état, où toutes les opérations semblent interverties, et l’état naturel, où leurs phénomènes suivent des lois plus connues, il y a beaucoup de nuances intermédiaires, dans lesquelles l’ordre et le désordre sont comme combinés en différentes proportions, mais qui laissent toujours également échapper les signes certains de l’énergie et de l’action propre de l’organe sensitif.

Dans l’état le plus naturel, avec un peu d’attention, nous le voyons encore entrer de lui-même en activité : nous voyons qu’il peut, pour cela, se passer d’impressions étrangères ; qu’il peut même, à certains égards, les écarter, et se soustraire à leur influence. C’est ainsi, qu’une attention forte, une méditation profonde, peut suspendre l’action des organes sentans externes ; c’est ainsi, pour prendre un exemple encore plus