Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avant de produire leur dernier effet. J’ai traité plusieurs malades de ce genre ; car il n’est pas rare que leur état devienne une vrai maladie. J’en ai rencontré deux, chez lesquels l’événement étoit précédé par un rêve long et détaillé : ils voyoient une femme, ils l’entendoient approcher de leur lit, ils la sentoient s’appuyer du poids de tout son corps sur leur poitrine : et c’étoit après avoir essuyé pendant plusieurs minutes, les angoisses d’un véritable cochemar, que les organes de la génération se trouvant excités par la présence de cet objet imaginaire, la catastrophe du rêve amenoit ordinairement la fin du sommeil. Plusieurs autres médecins ont observé le même fait avec peu de variétés dans les circonstances.

La conclusion qui peut s’en tirer est sans doute remarquable : mais elle ne résulte pas, au reste, moins nettement de tous les actes de la mémoire ou de l’imagination, dont les impressions originelles appartiennent à un organe, tandis que les déterminations paraissent ne réagir passagèrement sur lui, que pour se diriger entièrement vers un autre.

Mais revenons un moment sur la suite de