Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/248

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la persistance de toutes les habitudes. Mais on peut penser que les impressions ne sont profondes et durables, que parce que les fibres élémentaires des organes sont fortes et tenaces ; qu’ainsi, les forces sensitives peuvent se trouver modifiées par l’état des forces motrices, plutôt qu’elles ne les modifient, ou ne les déterminent elles-mêmes. Rien ne paroît, en effet, plus vraisemblable au premier coup-d’œil : et comme cette observation seule pourroit établir entre elles une distinction plus évidente, il est assez remarquable que Haller et ses disciples n’aient pas pris la question par ce côté, qui leur offroit des argumens bien plus solides que la plupart de ceux dont ils s’étayent. Il est vrai que de nouveaux faits ne tardent pas à réformer cette première conclusion. Les muscles les plus robustes, comme il suit de ce que nous avons dit plus haut, s’énervent par le seul effet de sensations trop vives, ou trop multipliées, reçues par l’individu, toutes choses restant égales d’ailleurs : et lorsque certains accidens changent le caractère des sensations chez les personnes même foibles et languissantes ; lorsque, par exemple, certaines maladies appliquent directement au