Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/256

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la part des différens organes internes : leurs impressions doivent évidemment avoir un degré plus foible de force, ou de profondeur ; elles doivent laisser des traces moins durables, ou des souvenirs moins familiers. Et maintenant, si l’on peut déterminer quels sont, parmi les organes des sens, ceux auxquels les causes extérieures s’appliquent avec le plus d’énergie ou de persistance, il ne sera peut-être pas difficile de classer les idées, ou les habitudes qu’elles produisent, relativement au degré de mémoire particulier à chacun de ces organes. En outre, s’il est vrai, comme semble l’indiquer l’observation la plus attentive des phénomènes, que, par la nature de leurs fonctions, les organes des sens se rapprochent plus ou moins de l’organe immédiat de la pensée ; leurs extrémités nerveuses étant inégalement modifiées dans leur manière de sentir, suivant la structure de leurs gaînes, et les dispositions des parties non sensibles qui les recouvrent ou les environnent : nous aurons encore un moyen de classer les diverses idées, déterminations, habitudes, etc. ; nous pourrons assigner plus nettement la cause de leurs différences.

Quelques anthropologistes disent que les