Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/263

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tantes du nerf auditif, c’est-à-dire, celles de sa partie molle, qui vont tapisser l’intérieur de la rampe du limaçon et des canaux demi-circulaires, sont plus délicats et plus muqueuses. Ici, la pulpe cérébrale semble s’être dépouillée de presque tout ce qui pouvoit offusquer pour elle les impressions. Mais, au reste, il ne seroit pas difficile de faire voir que le nombre et le rapport des vibrations du corps sonore ne forment que le matériel inanimé du son : sans doute, il s’en faut beaucoup que ce soit là le son lui-même. Les chefs-d’œuvre de Pergolèze, de Paësiello, de Sacchini, ne sont pas une simple suite de frémissemens réguliers : et quand on considère les fonctions admirables de l’ouïe, même en faisant abstraction de l’influence que ce sens exerce par la parole, sur les opérations intellectuelles, on voit qu’il est autant au-dessus de l’odorat, par l’importance et l’étendue de ces mêmes fonctions, que les épanouissemens du nerf auditif sont, par leur mollesse, au-dessus de ceux du nerf olfactif. La gradation de la nature n’est donc troublée ici par aucune anomalie organique.

Enfin, dans la rétine, ou dans l’expansion du nerf optique qui est le véritable organe de