Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/264

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la vue, la nature est allée encore plus loin : car les extrémités du nerf auditif forment un tout solide avec la membrane sur la surface de laquelle elles sont épanouies. Mais l’expansion du nerf optique n’est, en quelque sorte, qu’une mucosité flottante ; le réseau membraneux qui la recouvre par ses deux faces, celle qui regarde le corps vitré, et celle qui s’applique à la choroïde, est d’une telle ténuité, que l’eau pure n’est pas plus transparente : et quoique la rétine elle-même admette un assez grand nombre de vaisseaux dans sa structure, la pulpe nerveuse y peut être regardée comme à peu près entièrement à nu.

§. vi.

Tels sont, en peu de mots, les instrumens immédiats des sensations ; c’est-à-dire, telle est la disposition des extrémités nerveuses dans les divers organes des sens. Depuis celui du tact, qui reçoit les sensations les plus générales et les plus simples, jusqu’à celui de la vue, qui reçoit les plus circonstanciées, les plus délicates et les plus complexes, les nerfs s’y débarrassent de plus en plus, de tous les intermédiaires placés entre