Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/293

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quables et plus constantes encore. Cependant, il n’y a point une plante dans la goutte de mucilage qui s’épaissit ; il n’y a point un animal dans la goutte de gélatine qui devient cellulaire, ou dans la fibrine fluide qui devient fibre musculaire. D’où vient donc cette vie particulière dont l’une et l’autre peuvent être animées, jusque dans leurs derniers élémens ?

Quelque idée qu’on adopte sur la nature de la cause qui détermine l’organisation des végétaux et des animaux, ou sur les conditions nécessaires à leur production et à leur développement, on ne peut s’empêcher d’admettre un principe, ou une faculté[1] vivi-

  1. Principe et faculté sont des mots dont le sens n’a rien de précis ; je le sais trop bien. Au reste, je n’entends par-là, que la condition sans laquelle les phénomènes propres aux différens corps organisés, ne sauroient avoir lieu. Je suis sur-tout bien loin de vouloir conclure affirmativement de ces phénomènes, l’existence d’un être particulier, remplissant les fonctions de principe et communiquant aux corps les propriétés dont leurs fonctions résultent. La langue des sciences métaphysiques auroit besoin d’être refaite presque en entier : mais nous n’avons pas encore assez éclairci leur système général, pour tenter avec succès cette réforme. Tâchons du moins de nous payer mu-