Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/31

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cette vaste partie du monde, plusieurs grands foyers de lumière, qui, pour le dire en passant, rendent impossible toute rétrogradation durable de l’esprit humain, la France est en droit de s’attribuer une grande part, dans les progrès de la raison, pendant le dix-huitième siècle. Sa langue, plutôt claire, précise et élégante, qu’harmonieuse, abondante et poétique, semble plus propre aux discussions de la philosophie, ou à l’expression des sentimens doux et de leurs nuances les plus délicates, que capable d’agiter fortement et profondément les imaginations, et de produire tout-à-coup sur les grandes assemblées, ces impressions violentes dont les exemples n’étaient pas rares chez les anciens. L’indépendance des idées, qui se faisoit sur-tout remarquer parmi nous, même sous l’ancien régime ; le peu de penchant à se laisser imposer par les choses, ou par les hommes ; la hardiesse des examens ;